Idées

Notes de réflexion et d'argumentation sur la loi sur l'euthanasie

L'auteur, prêtre, médecin et docteur en théologie morale, donne un aperçu large et bien documenté des éléments qui convergent dans la réalité de l'euthanasie et des raisons qui sous-tendent la position contre l'élimination de la vie.  

Juan Carlos García Vicente-30 mai 2021-Temps de lecture : 22 minutes
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Photo : Diana Polekhina / Unsplash

L'euthanasie est un problème véritablement complexe : elle comporte des éléments juridiques, sociaux, médicaux, anthropologiques, moraux, économiques, voire religieux, etc. Son étude admet de multiples points de vue, chacun ayant ses avantages et ses inconvénients. Actuellement, en Espagne, on souhaite que les lois consacrent la volonté d'un individu de mettre fin à sa propre vie avec une assistance médicale. Avec ces notes, j'ai l'intention, de façon modeste, d'aborder quelques-unes des principales orientations de chacun des aspects mis en évidence : le rôle de la loi, le rôle de la volonté du sujet, le rôle confié aux médecins. Je les offre à quiconque pourrait les trouver utiles.

Ces lignes peuvent être utilisées pour réfléchir et argumenter sur ce problème, ou servir de base à un briefing ou à un débat. Dans ces notes, je laisse délibérément de côté d'autres considérations : si les institutions professionnelles et la société civile ont été écoutées, si un débat social sur la question a pu s'ouvrir, si une telle loi était opportune en cette période de pandémie, si un intérêt politique ou économique se cachait derrière, la proposition de soins palliatifs, etc.

Le plan de ces notes est le suivant :

  1. Les arguments en faveur de l'euthanasie.
  2. La loi sur l'euthanasie a été adoptée par le Parlement espagnol.
  3. A propos de la volonté du patient.
  4. Sur le rôle que la loi assigne aux médecins.
  5. La position catholique sur l'euthanasie.

1. Les arguments en faveur de l'euthanasie

Les raisons invoquées par les partisans de l'euthanasie peuvent parfois être caricaturées de façon un peu légère. Ou bien on les qualifie d'"idéologiques", oubliant que l'on trouve des personnes favorables à l'euthanasie dans tout l'éventail social et politique, du plus libéral au plus conservateur, riche ou pauvre, intellectuel ou non, dans notre société. Ce n'est pas une perte de temps de connaître leurs positions dans le détail, car valoriser ceux qui sont différents ou qui pensent différemment est une attitude qui dénote une liberté intérieure et une ouverture d'esprit.

Pourquoi soutient-on que les lois devraient reconnaître comme un droit la volonté d'une personne de mettre fin à sa vie en recevant une aide médicale pour le faire ?

Tout d'abord parce qu'elle donne la possibilité de mettre fin à la douleur et à la souffrance, tant pour le patient que pour sa famille. Les gens ont le droit de décider de leur vie, chacun doit être libre de décider ce qu'il veut faire de sa vie et quand y mettre fin. Et cette loi permet aux gens de décider par eux-mêmes. Laisser les gens libres, ce n'est pas les forcer à se soumettre à son propre jugement. Faire souffrir quelqu'un, lui refuser la paix, c'est comme de la torture et un acte de cruauté incompréhensible, irrationnel et injuste.

Si les demandes des patients, de la société, et même de nombreux médecins, ont subi un changement de sensibilité à l'égard de la demande volontaire de mourir, il est nécessaire d'avoir des lois qui la réglementent avec des garanties. C'est une exigence du pluralisme. Là où il y a un besoin, il y a un droit. Ceux qui soutiennent cette loi sont en faveur de la dignité et de la liberté. Cette loi fait progresser notre liberté et fournira des garanties suffisantes pour que la procédure respecte cette liberté individuelle. Elle bénéficierait à tous ceux qui en font la demande et n'obligerait personne à faire quoi que ce soit. Pas même les médecins, puisque la loi elle-même prévoit le droit à l'objection de conscience.

Bien sûr, j'espère que personne n'aura à prendre ces décisions. Mais la réalité est qu'il y a des centaines de personnes qui le font : elles vivent depuis des années dans des souffrances intolérables ou dans des situations de détérioration irréversible de leur vie. Et nous ne pouvons pas imposer nos croyances et nos décisions aux autres, mais devons respecter les convictions individuelles concernant le meilleur moment pour mettre fin à sa vie. Ceux qui veulent continuer à vivre dans des situations de détresse pourront continuer à le faire comme ils l'ont fait jusqu'à présent. Mais ceux qui souhaitent librement, dans de telles situations, mettre fin à leurs souffrances, pourront le faire grâce à cette loi. Personne ne perd de droits, et nous progressons tous un peu dans notre liberté.

2. La loi sur l'euthanasie adoptée par le Parlement espagnol

C'est une loi injuste pour au moins deux raisons :

a) car elle légifère contre la protection d'un droit fondamental, le droit à la vie. Cette expression technique ("droit fondamental") est utilisée pour désigner les biens de base qui doivent être respectés chez tout être humain du simple fait d'être "humain". Il ne s'agit pas de droits "dispositives". Les autres droits fondamentaux sont, par exemple, le droit à l'éducation, à l'intégrité physique, à la vie privée, à la liberté de pensée, etc. Ils ne sont pas la création d'un système juridique ou politique : ce sont des biens de base essentiels au développement de chaque personne. Ils sont généralement décrits avec quelques notes caractéristiques : ce sont des droits universels, absolus (c'est-à-dire "sans conditions" de sexe, d'âge, etc.), inaliénables (ils ne peuvent être vendus ou transférés à un tiers), inaliénables (ce qui est particulièrement clair dans le droit à la vie, le premier de tous les droits fondamentaux puisqu'il est générateur de tout autre droit possible).

b) car elle permet de commettre de graves injustices sous le couvert de la loi elle-même. De nombreux juristes, y compris des partisans de l'euthanasie, ont souligné que, techniquement, la loi actuelle ouvre la porte à la commission d'injustices plus graves que celles qu'elle cherche à prévenir : meurtre par intérêt, falsification du document de directives anticipées, application de la mort contre la volonté du sujet, suppression de la garantie judiciaire dans la procédure, etc. Fondamentalement, le problème réside dans le fait que ce n'est pas le patient qui décide. Les mécanismes établis par cette loi sont juridiquement insuffisants pour éviter les abus, et il y a place pour des applications injustes. Cette injustice est d'autant plus grave qu'elle est impossible à réparer, puisque la mort survenue est irréversible : on ne peut pas rendre la vie à quelqu'un qui s'est tué "par erreur", ou de mauvaise foi.

Voici quelques-unes des objections les plus notables que les juristes ont soulevées à l'encontre de cette loi :

1) Dans la loi actuelle, le juge (la garantie et la protection judiciaires) n'apparaît pas à tout moment, nulle part. Les "contrôles" que la loi établit sont purement administratifs, dans une matière d'une importance capitale puisqu'il s'agit d'un droit fondamental (il suffit de penser que l'inviolabilité du domicile, le déplacement du cadavre, la fouille corporelle, l'admission non volontaire dans une institution psychiatrique, etc. sont des situations qui nécessitent une action judiciaire).

2) En ce qui concerne la capacité d'agir du patient demandant l'euthanasie (la capacité juridique d'une personne, en plein usage de ses facultés mentales, d'agir volontairement), la loi introduit une nouveauté inquiétante, en établissant comme " Incapacité de fait " : situation dans laquelle le patient ne dispose pas d'une compréhension et d'une volonté suffisantes pour se gouverner de manière autonome, complète et efficace, indépendamment de l'existence ou non de mesures de soutien à l'exercice de sa capacité juridique. (voir article 3, paragraphe h). Selon celle-ci, un représentant du patient ou un médecin, c'est-à-dire un tiers, peut demander la mort s'il estime, en dehors de toute tutelle judiciaire, que le patient est incapable.

3) La loi stipule que l'aide à mourir peut être fournie de deux manières. L'un d'eux est "l'administration directe d'une substance au patient par un professionnel de santé compétent" (voir article 3, paragraphe g-1). Il s'agit d'une dépénalisation de l'homicide, contraire au code pénal. Entre le moment de la demande d'euthanasie et son application, il s'écoule une période de temps pendant laquelle le sujet peut souhaiter revenir sur cette décision, ou la reporter quelque temps. Bien que la loi reconnaisse au patient le droit de révoquer la décision ou de la reporter (voir article 6.3), il faut garder à l'esprit que si le médecin, ou un tiers, considère qu'à ce moment-là le patient n'est plus "pleinement conscient" ou est "de facto incapable" d'exprimer sa volonté contraire, ou que le patient a simplement perdu la capacité physique de communiquer, l'euthanasie pourrait être appliquée contre sa volonté. Qui certifie qu'au moment où la mort doit être administrée, la personne veut que la mort soit administrée : il n'y a pas de vigilance judiciaire pour la protection du patient.

4) L'article 5.1 établit les conditions à remplir pour bénéficier du capital décès. Ce qui est inquiétant, c'est que dans la ligne suivante (Art. 5.2) la loi stipule que "les dispositions des lettres b), c) et e) de l'alinéa précédent ne s'appliquent pas dans les cas où le médecin responsable certifie que le patient n'a pas le plein usage de ses facultés ni ne peut donner un consentement libre, volontaire et conscient pour formuler les demandes, qu'il respecte les dispositions de l'alinéa 1.d), et qu'il a préalablement signé un document de directives anticipées, de testament de vie, de directives anticipées ou de documents équivalents légalement reconnus, auquel cas la prestation de l'aide à mourir peut être assurée conformément aux dispositions dudit document.". Le même article précise que l'évaluation de la situation d'incapacité de fait sera effectuée par le médecin responsable du patient. Dans la procédure d'incapacité, qui vise à déterminer si une personne est capable ou non de décider de sa propre vie, le juge est introuvable.

5) Parmi les conditions requises pour bénéficier du capital décès, il est déterminé (voir art. 5.1.c) que "si le médecin responsable estime que la perte de la capacité du demandeur à donner un consentement éclairé est imminente, il peut accepter toute période plus courte qu'il juge appropriée (il a été discuté précédemment qu'il doit y avoir 2 demandes écrites d'euthanasie séparées par 15 jours). sur la base des circonstances cliniques, qui doivent être consignées dans le dossier médical". Faites attention à plusieurs choses :

  • que le critère de capacité est fixé par le médecin. Dans une matière aussi grave que la capacité juridique, ce pouvoir est confié à un médecin ;
  • que si le médecin estime que la procédure des deux demandes précédentes doit être sautée, par exemple au motif que le patient perdra sa capacité d'agir dans quelques jours, il peut sauter le protocole.

6) En énonçant les conditions auxquelles doit répondre la demande d'aide à mourir, il est précisé (voir l'article 6.4) que, une fois l'incapacité de fait établie, "... la personne décédée a droit au capital décès".la demande d'aide à mourir peut être présentée au médecin responsable par une autre personne majeure et pleinement capable, accompagnée de la directive anticipée, du testament de vie, des directives anticipées ou des documents équivalents légalement reconnus, préalablement signés par le patient. Dans le cas où aucune personne ne peut présenter la demande au nom du patient, le médecin traitant peut présenter la demande d'euthanasie.". Non seulement la famille peut être écartée de la décision, mais comme il est dit plus loin (voir art. 9), le médecin "...".est tenu d'appliquer les dispositions de la directive anticipée ou du document équivalent"Le document peut parvenir au médecin (peut-être falsifié) à tout moment de l'évolution clinique du patient, une fois que celui-ci est considéré comme "incapable de fait".

7) Une fois l'euthanasie pratiquée, le médecin responsable doit soumettre certains documents à un comité de surveillance. Le libellé de la règle ouvre la possibilité que, même si le patient n'a pas demandé l'euthanasie par écrit, une personne " au nom du patient " puisse la demander (voir art. 12, paragraphe a-4 : " ... ").Si le demandeur avait une directive préalable ou un document équivalent et qu'il identifiait un représentant, le nom complet de ce dernier. Sinon, nom complet de la personne qui a présenté la demande au nom du patient atteint d'une incapacité de fait.").

8) Enfin, il est très préoccupant que le Première disposition supplémentaire. Sur la considération juridique de la mortdéclarent que "...Le décès résultant de la fourniture d'une aide à mourir est considéré comme une mort naturelle à toutes fins utiles, quel que soit le codage effectué au moment du décès.". En d'autres termes, lorsqu'un juge ou un parent recevra le certificat de décès, il lira mort naturelleLa nouvelle loi, qui couperait court à toute possibilité d'action en justice si l'on soupçonnait, par exemple, que toutes les garanties n'ont pas été respectées, en est un bon exemple.

Face à un texte de loi donné, les juristes se demandent souvent quelle est la loi en question. l'intention de la loi elle-même. Beaucoup craignent que l'intention sous-jacente soit plutôt économique, comme un autre moyen de garantir l'État-providence (durabilité des pensions, etc.). Et que la loi d'un mort digne déguise en fait, sous ce nom, une procédure visant à mettre fin à ce qui est considéré comme un... vie inutile.

3. Sur la volonté du patient

De nombreux juristes et médecins ont souligné que l'évaluation de la véritable autonomie d'une personne qui exprime sa volonté de mourir est l'une des questions les plus difficiles.

La loi rappelle que le consentement libre et volontaire du sujet peut être très facilement vicié : il peut être contraint par la famille, les soignants, le médecin ; par des personnes intéressées à percevoir une assurance-vie ; ou par l'administration (dans le cas d'un patient qui ne relève que de l'administration sanitaire), etc. Lorsque la situation de la personne malade constitue une charge familiale importante, objective ou subjective, l'option de choisir l'euthanasie devient une coercition morale sur la conscience de la personne qui se sent gênée.

En médecine, les spécialistes (psychiatres, palliativistes, intensivistes, neurologues, etc.) ont soulevé d'importantes objections à la liberté du patient lorsqu'il exprime sa "volonté de mourir". Examinons-en quelques-uns :

  • Ce n'est que par la liberté que l'on peut prendre des décisions en accord avec sa propre façon de penser et de vivre. Les troubles qui l'influencent aboutissent, dans une mesure plus ou moins grande, à une décision issue de la pathologie, à laquelle il manque un élément fondamental : la liberté. Mais c'est précisément Lorsque des troubles mentaux existent, la liberté est sérieusement compromise, Il s'agit d'un élément essentiel (la liberté ou l'autonomie de la volonté du patient d'exprimer sa volonté de mourir) pour répondre ou non à la demande d'aide à mourir.
  • Certaines pathologies peuvent compromettre les fonctions psychiques essentielles (conscience, pensée, perception sensorielle, expérience de soi ou affectivité) pour prendre des décisions pertinentes. L'intégrité de ces fonctions est une condition sine qua non de supposer qu'une décision est prise librement et qu'elle est conforme à la volonté réelle de la personne et non à une volonté déterminée par la pathologie. Ainsi, les personnes souffrant de décompensation psychopathologique au moment de prendre des décisions qui engagent leur avenir doivent être soutenues en amont afin de restaurer leur liberté et, in fine, leur capacité à prendre des décisions. Surtout si ces décisions vont à l'encontre de leurs propres intérêts et sont irréversibles.
  • Les troubles mentaux les plus sévères placent en eux-mêmes ces patients dans des situations de vulnérabilité particulière, avec des problèmes associés d'espérance de vie, d'accès au logement, à l'emploi, aux soins de santé spécialisés, etc. : il est important de s'assurer que ces carences remédiables ne contribuent pas au désir de mourir.
  • Il est bien connu que le désir de mourir fait partie de la symptomatologie commune de plusieurs troubles mentaux, notamment les troubles dépressifs, mais aussi la schizophrénie, les addictions et les troubles graves de la personnalité, entre autres. En fait, le suicide est un problème de santé publique mondial - l'incidence du suicide accompli chez les patients souffrant de troubles mentaux est très élevée, étant l'une des principales causes de décès chez les personnes âgées de 15 à 34 ans. Les avis scientifiques sont unanimes pour lier la plupart des suicides accomplis à la présence d'une maladie mentale, même en admettant que le désir de mourir ne résulte pas toujours de la manifestation d'une maladie mentale.
  • La présence de dépression est une préoccupation particulière dans les demandes d'euthanasie car elle peut affecter la compétence des patients, notamment dans la pondération relative qu'ils accordent aux aspects positifs et négatifs de leur situation et des résultats futurs possibles. La dépression est une maladie pour laquelle des traitements existent et qui est potentiellement réversible. Les patients souffrant de dépression peuvent être considérés comme une population vulnérable dans ce contexte, car leur demande de mort peut être due à la présence d'une dépression ; et la réponse correcte est le traitement de la dépression, plutôt que l'aide à mourir.
  • Il ne fait aucun doute que certains troubles mentaux causent d'énormes souffrances et le degré de détresse qu'ils génèrent est facilement déduit, tant de l'expérience sociale et professionnelle avec les patients psychiatriques, que des chiffres de suicide attribuables aux troubles psychiatriques. La similitude du désespoir et du désir de mourir avec la symptomatologie de la dépression et le contexte clinique du suicide ne peut être négligée. La vulnérabilité ne doit pas être utilisée pour discriminer l'accès à l'aide à mourir ou à tout autre droit légal, mais la présence d'éléments extérieurs à la personne dans le processus de décision ne peut être ignorée, a fortiori lorsqu'il s'agit d'un événement irréversible. Dans les sociétés où la prévention du suicide est considérée comme une responsabilité globale, et la réduction des chiffres annuels comme un objectif commun, on ne peut éviter l'incongruité de considérer l'aide à mourir pour les personnes souffrant de troubles dont les symptômes incluent l'idéation suicidaire et le désir de mourir, comme faisant partie de leur pathologie.
  • Il existe de nombreuses études sur le "désir de mourir" que les patients atteints de cancer ou en phase terminale éprouvent à un moment donné de leur parcours clinique. Les recherches montrent que cet état d'esprit a une signification très différente de celle d'un "désir réel d'être tué".

4. Sur le rôle que la loi assigne aux médecins

Tout d'abord, il est nécessaire de se référer aux déclarations officielles rédigées par les différentes corporations médicales. Ils sont unanimes dans leur rejet catégorique de la collaboration perverse que l'on demande aux médecins de fournir pour provoquer la mort d'un patient. Selon l'éthique professionnelle médicale, l'euthanasie et l'aide médicale au suicide sont incompatibles avec l'éthique médicale.

  • L'Association médicale mondiale, en octobre 2019, a publié une déclaration dans laquelle elle a exprimé sa "une forte opposition à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté; aucun médecin ne devrait être contraint de pratiquer l'euthanasie ou le suicide assisté, ni d'adresser un patient à cette fin"..
  • En mai 2018, le Consejo General de Colegios oficiales de Médicos en España (l'Organización Médica Colegial) a publié sa " Posicionamiento ante la eutanasia y el suicidio asistido " (Position sur l'euthanasie et le suicide assisté), qui stipule, conformément au code de déontologie médicale, que le médecin ne doit jamais provoquer intentionnellement la mort d'un patient, même à la demande expresse de celui-ci..
  • Et plus récemment, le Comité espagnol de bioéthique (organe consultatif dépendant du ministère de la Santé) a publié son rapport en octobre 2020, dont le chapitre 6 (intitulé Euthanasie et professionnalisme médical) a souligné que "d'un point de vue strictement médical [...] l'euthanasie implique une transformation qu'il faut souligner. En le décrivant comme un droit exercé dans le cadre de l'activité médicale, c'est l'activité médicale elle-même qui est transformée, car dans certains cas décrits par la loi, l'homicide médical devient une action protocolisée.. [...] Avec l'euthanasie, le professionnel de la santé acquiert un nouveau pouvoir, bien qu'involontaire. Il possède un pouvoir de mort sur le patient, qui s'ouvre certainement en fonction de la volonté du patient et des circonstances prévues par la loi. Le changement qui se produit est l'homicide volontaire de la part du médecin en tant qu'obligation légale qui transcendera la lex artis"..
  • Les déclarations publiées par la société espagnole de psychiatrie, par la société espagnole de soins palliatifs ou la déclaration conjointe officielle des associations madrilènes de pharmaciens, de dentistes et de médecins présentent également un intérêt particulier.

Que signifie pour la médecine le fait qu'un médecin doive provoquer la mort ou assister au suicide de son patient, si celui-ci le lui demande ? En bref, on pourrait dire qu'elle entraîne la dégénérescence de la médecine, car elle la transforme en autre chose :

  • La perversion de la relation médecin-patient. La prise en charge du suicide n'est pas une tâche qui relève de la responsabilité professionnelle du médecin, car il est important que les patients gravement malades puissent considérer leur médecin comme une personne de confiance à qui ils peuvent parler, même s'ils sont aux prises avec le désir d'une mort prématurée. Dans l'espace protégé de la relation médecin-patient, chaque patient devrait pouvoir compter sur une discussion loyale des pensées et intentions suicidaires, ainsi que sur des conseils et un soutien axés sur la vie de la part du médecin. Le refus de l'assistance au suicide permet aux médecins de préserver la signification éthique et déontologique de leur profession et aux patients de maintenir une confiance plus forte dans leurs médecins.
  • L'abolition de la ethos Elle détruit la vocation médicale, les qualités fondamentales de la profession : soins et accompagnement du patient jusqu'au bout, prévention de la souffrance, fidélité au patient, respect de sa dignité, fraternité professionnelle, justice égale pour tous. Le médecin est la personne en qui on a confiance au moment même où la maladie et la souffrance sapent nos forces spirituelles et corporelles et mettent notre vie en danger. On ne peut demander à un médecin de juger ou de décider qui doit vivre et qui doit mourir. La confiance que la personne malade lui accorde repose sur la présomption à la fois de son professionnalisme et de l'attitude pro-vie sans équivoque que l'on attend de lui.
  • Une vision juste de la réalité révèle que le médecin, en tant qu'agent moral, n'est pas un "être supérieur". C'est un être humain, avec des vertus et des faiblesses, des idéaux et des défauts. Il peut parfois être trop fatigué, agacé par ses échecs ou trop ému par la souffrance de ses patients. Par fatigue émotionnelle ou par compassion irréfléchie, un médecin peut être tenté d'anticiper la mort d'un patient, surtout si celui-ci le lui demande. S'il devait alors céder, il commettrait un homicide. L'interdiction absolue de tuer ses patients, présente dans l'éthique professionnelle depuis Hippocrate, a été le moteur moral et le salut humain des médecins et de la médecine.
  • Le médecin s'érige en mandataire des patients incapables. Le médecin qui accepte la "solution" euthanasique pour certains de ses patients devient, pour des raisons de cohérence morale, propriétaire de la vie des incapables chroniques (handicapés profonds, comateux permanents, déments séniles, etc.)
  • Les expériences menées en Belgique et aux Pays-Bas montrent que les limites initialement fixées par la loi sont rapidement effacées par la pratique des médecins. Lorsque l'euthanasie prend le statut de quelque chose de moralement acceptable ou même de bon dans la conscience des individus ou des sociétés, l'euthanasie devient généralisée et, de fait, juridiquement incontrôlable.
  • Une autre raison, digne d'attention, est que l'euthanasie nuit profondément à la recherche biomédicale, en particulier ceux qui visent à traiter les maladies avancées et terminales. Mais aussi ceux qui cherchent des solutions à des maladies actuellement considérées comme incurables, surtout si les chercheurs ne découvrent pas de perspectives prometteuses de progrès rapides. La "mort douce" peut voler la recherche sur les mécanismes du vieillissement cérébral, la réhabilitation de la démence, les maladies cancéreuses avancées, la correction des malformations multiples et de nombreuses maladies génétiques graves de leurs incitations. Ceux qui affirment que l'euthanasie appauvrira le travail et la science des médecins ont tout à fait raison.

Que signifie pour la médecine le fait qu'un médecin doive provoquer la mort ou assister au suicide de son patient, si celui-ci le lui demande ? La dégénérescence de la médecine, parce qu'elle transforme la médecine en quelque chose d'autre.

Juan Carlos García Vicente

5. La position catholique sur l'euthanasie

Dans tout ce qui précède, aucune référence n'a été faite aux convictions religieuses. Mais il est certain que l'idée qu'un croyant reçoit de ses propres convictions religieuses sur l'origine et le destin de l'homme l'amène à réagir avec malaise à toute tentative de légalisation de cette pratique. Le croyant reçoit avec un sentiment de sécurité et de soulagement la persuasion que seul le Dieu de la vie est le Seigneur qui domine la mort. La venue à cette vie et la fin de cette vie sont des événements trop importants et mystérieux pour qu'une autorité humaine puisse s'en mêler.

Les principaux documents officiels de l'Église catholique sur l'euthanasie sont la Déclaration Iura et bonaet la Charte Prime Samaritanustous deux publiés par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 1980 et 2020 respectivement. A ces documents, il faut ajouter le rejet de l'euthanasie formulé par Saint Jean Paul II dans son Encyclique Evangelium vitae n. 65, avec des mots particulièrement solennels : "Conformément au Magistère de mes prédécesseurs et en communion avec les évêques de l'Église catholique, je confirme que l'euthanasie est une grave violation de la loi de Dieu, dans la mesure où elle constitue l'élimination délibérée et moralement inacceptable d'une personne humaine"..

Ces deux documents, bien qu'ils aient 40 ans d'écart, constituent un bref recueil de la moralité catholique sur la maladie et la mort. Leur lecture montre que le magistère était conscient de l'évolution permanente des choses, tant en ce qui concerne l'euthanasie que les nouvelles thérapies qui permettent de sauver des vies ou de les prolonger presque indéfiniment.

Dans la déclaration Iura et bona les deux postulats anthropologiques sur lesquels reposent l'euthanasie volontaire et le suicide assisté sont pris en compte et réfutés : d'une part, l'idée que, dans certaines circonstances, mourir est un bien et vivre un mal ; d'autre part, l'affirmation selon laquelle l'homme a le droit de choisir de procurer ou de faire procurer la mort d'autrui. Ce document, en outre, nie que la douleur soit un mal absolu à éviter à tout prix : c'est un acte de charité obligatoire que de faire ce qui est possible pour soulager la souffrance des malades, mais sans oublier le sens positif de la souffrance volontairement acceptée et soutenue par la foi en Jésus-Christ.

La miséricorde et la bienfaisance ont mille façons de s'exprimer. Mais il n'y a pas de place parmi eux pour le meurtre d'un frère mourant. La doctrine catholique affirme que la vie est un don merveilleux et un devoir confié à l'homme par Dieu. Et que, précisément parce qu'elle est un don et une mission reçus du Seigneur, elle doit être administrée et vécue pleinement, en se confiant toujours avec confiance aux desseins de l'amour divin, surtout dans les moments de plus grande difficulté. La morale catholique voit donc dans l'euthanasie et le suicide assisté un mal qui s'oppose, non pas à des principes dogmatiques abstraits, mais au bien même de l'homme, parce qu'il contredit son être le plus intime et sa vocation au bonheur.

Lorsqu'on est malade, s'en remettre à la providence divine n'élimine pas le devoir personnel de prendre soin de soi et d'être pris en charge, ni l'obligation de recourir à tous les remèdes possibles. Concrètement, cette déclaration comporte les points suivants :

  • en l'absence d'autres remèdes, il est permis de recourir, avec le consentement du patient, aux moyens offerts par la médecine la plus avancée, même s'ils sont encore à un stade expérimental et ne sont pas sans risques ;
  • Il est également permis d'interrompre l'utilisation de ces moyens lorsque les résultats ne correspondent pas aux attentes placées en eux ;
  • il est toujours permis de se contenter des moyens normaux que la médecine peut offrir ;
  • Face à une mort imminente et inévitable, malgré les moyens employés, il est permis de renoncer à un traitement qui ne conduirait qu'à une prolongation précaire et douloureuse de la vie, mais sans interrompre les soins normaux qui doivent être donnés à tout malade en pareil cas.

Contre la culture pro-euthanasie, le christianisme dénonce les contradictions et les faiblesses des positions qui ne réalisent pas le drame de ceux qui, malades et peut-être marginalisés par tous, ne peuvent plus supporter la vie. Le désir de mourir est souvent le résultat d'une situation inhumaine et injuste, ou d'un état pathologique qui a été négligé, voire ignoré. Il est indéniable que la douleur prolongée est insupportable, et d'autres raisons psychologiques peuvent obscurcir l'esprit au point de penser que l'on peut légitimement demander la mort ou la procurer à d'autres. Mais néanmoins, assassiner une personne malade est inacceptable.

La demande de mort n'est guère le résultat d'un véritable choix. Celui qui se trouve dans de telles circonstances n'a que l'expérience du désespoir ou de la solitude réelle, mais aucune expérience de la mort : la mort ne peut être qu'imaginée, mais elle ne peut être mesurée, et encore moins comptée. C'est la seule affaire humaine qui ne laisse aucune possibilité de retour en arrière. Paradoxalement, il n'y a aucun moment de la vie où il est aussi fondamental de raviver l'espoir que lorsqu'on est proche de la mort : c'est le moment où l'histoire vécue jusqu'alors ne prend tout son sens que si la possibilité d'un avenir reste ouverte.

La Charte Prime Samaritanus capture tous les mêmes sentiments. Mais il élargit le champ d'attention, en tenant compte des 40 dernières années de développement médical. La simple lecture de la table des matières de ce document donne une idée des nouveaux domaines de la santé et de la thérapie dans lesquels la morale catholique peut apporter un éclairage important.

De manière très synthétique, nous pouvons résumer deux lignes directrices qui figurent dans ce document :

  • Un concept clé et récurrent est celui de la soins (lorsqu'il n'est pas possible de soignerest toujours possible soins) et le accompagnement les malades chroniques sans espoir de guérison, ou en phase terminale de leur maladie. La continuité des soins est un devoir pour le médecin, comme une forme particulière de solidarité avec ceux qui souffrent.
  • Une attention particulière est accordée au devoir du médecin d'adapter les thérapies aux possibilités réelles d'amélioration du patient, en soulignant la futilité thérapeutique comme une pratique non seulement médicalement mais aussi éthiquement inacceptable. Et la reconnaissance de la légalité de la sédation dans les dernières étapes de la vie : "...le devoir du médecin d'adapter les thérapies aux possibilités réelles d'amélioration du patient".Afin de réduire la douleur du patient, le traitement analgésique utilise des médicaments qui peuvent entraîner une suppression de la conscience (sédation). [...] L'Église affirme la licéité de la sédation comme partie intégrante des soins offerts au patient, afin que la fin de vie puisse se dérouler dans la plus grande paix possible et dans les meilleures conditions intérieures. Cela vaut également pour les traitements qui anticipent le moment de la mort (sédation palliative profonde en phase terminale), toujours, dans la mesure du possible, avec le consentement éclairé du patient". (Prime Samaritanus, n. 7).

Sources utilisées pour ce document, à titre de références pour les lecteurs intéressés :

1) On peut voir un échantillon de la position des partisans de l'euthanasie :

2) La loi actuelle sur l'euthanasie en Espagne peut être consultée à l'adresse suivante : https://www.boe.es/buscar/pdf/2021/BOE-A-2021-4628-consolidado.pdf

3) Les lectures suivantes sont proposées pour éclairer les raisons pour lesquelles il s'agit d'une loi injuste. Bien qu'elle ne se réfère pas à la loi espagnole qui est traitée, mais en général, l'analyse de la Cour européenne des droits de l'homme du 31 août 2020 est excellente. Il peut être trouvé à l'adresse suivante : https://www.echr.coe.int/Documents/Guide_Art_2_ENG.pdf. Les pages consacrées à l'analyse juridique de l'euthanasie dans le rapport du Comité de bioéthique espagnol (organe consultatif relevant du ministère de la santé) sont également d'un intérêt extraordinaire ; elles peuvent être consultées à l'adresse suivante : http://assets.comitedebioetica.es/files/documentacion/Informe%20CBE%20final%20vida%20y%20la%20atencion%20en%20el%20proceso%20de%20morir.pdf.

4) Il existe diverses études sur les limites techniques de la loi actuelle sur l'euthanasie, d'un point de vue juridique. Pour citer une étude plus détaillée, parmi d'autres, concernant la technique juridique, voir : R. Gisbert, El gran peligro de la ley de eutanasia

(https://www.youtube.com/watch?v=21vp0TXhlaQ; durac. 37 min). Cet auteur traite le texte du projet de loi adopté au Congrès, avant son passage au Sénat et la rédaction de la loi actuellement en vigueur. Toutefois, les modifications apportées à la loi actuelle n'affectent pas le fond des analyses de R. Gisbert, qui restent pertinentes. D'autres études de qualité, maintenant plus courtes, peuvent être trouvées dans R. Navarro-Valls, La encrucijada sangrienta del derecho (La encrucijada sangrienta del derecho) (https://blogs.elconfidencial.com/espana/tribuna/2020-10-20/encrucijada-sangrienta-derecho_2796332/) ; ou J.M. Torralba, Dignidad humana y autonomía personal en la nueva ley de eutanasia (https://www.elespanol.com/opinion/tribunas/20201017/dignidad-humana-autonomia-personal-nueva-ley-eutanasia/528817119_12.html).

5) Nous proposons une lecture de la position de la Société espagnole de psychiatrie, qui se trouve dans : Sociedad Española de Psiquiatría : http://www.sepsiq.org/file/Grupos%20de%20trabajo/SEP-Posicionamiento%20Eutanasia%20y%20enfermedad%20mental-2021-02-03(1).pdf

6) Pour le lecteur intéressé, en particulier les médecins et le personnel de santé, quelques recherches plus récentes sur le "désir de mourir" exprimé par certains patients sont notées :

- Bellido-Pérez M, Monforte-Royo C, Tomás-Sábado J, Porta-Sales J, Balaguer A. Assessment of the wish to hasten death in patients with advanced disease : A systematic review of measurement instruments. Palliat Med. 2017 Jun;31(6):510-525. doi : 10.1177/0269216316669867. Epub 2016 Oct 22. PMID : 28124578 ; PMCID : PMC5405817. L'article peut être lu à l'adresse suivante : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5405817/

- Rodríguez-Prat A, van Leeuwen E. Assumptions and moral understanding of the wish to hasten death : a philosophical review of qualitative studies. Med Health Care Philos. 2018 Mar;21(1):63-75. doi : 10.1007/s11019-017-9785-y. PMID : 28669129. Un résumé peut être trouvé à l'adresse suivante : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28669129/

- Belar, Alazne & Arantzamendi, Maria & Santesteban, Yolanda & López-Fidalgo, Jesús & Martínez García, Marina & Gay, Marcos & Rullan, Maria & Olza, Inés & Breeze, Ruth & Centeno, Carlos (2020). Enquête transversale sur le désir de mourir chez les patients en soins palliatifs en Espagne : un phénomène, des expériences différentes. BMJ Supportive & Palliative Care. bmjspcare-2020. 10.1136/bmjspcare-2020-002234. L'article peut être téléchargé à l'adresse suivante : https://www.researchgate.net/publication/342429857_Cross-sectional_survey_of_the_wish_to_die_among_palliative_patients_in_Spain_one_phenomenon_different_experiences

- Arantzamendi M, García-Rueda N, Carvajal A, Robinson CA. Les personnes atteintes d'un cancer avancé : le processus de bien vivre avec la conscience de la mort. Qual Health Res. 2020 Jul;30(8):1143-1155. doi : 10.1177/1049732318816298. Epub 2018 Dec 12. PMID : 30539681 ; PMCID : PMC7307002. L'article peut être lu à l'adresse suivante : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7307002/

7) La déclaration de l'Association médicale mondiale, octobre 2019, peut être consultée à l'adresse suivante : https://www.wma.net/es/policies-post/declaracion-sobre-la-eutanasia-y-suicidio-con-ayuda-medica/

8) La déclaration du Consejo General de Colegios oficiales de Médicos en España (l'Organización Médica Colegial), mai 2018, peut être consultée à l'adresse suivante : https://www.cgcom.es/sites/default/files/u183/np_eutanasia_21_05_18.pdf. Une nouvelle déclaration de cet organe a été nécessaire après l'adoption de la loi au Congrès, indiquant que La réglementation de l'euthanasie en Espagne revient à entériner par la loi que l'euthanasie est un "acte médical". Ceci est contraire à notre Code d'éthique médicale et contredit les positions de l'Association médicale mondiale. Elle poursuit en prévenant que la CGCOM activera tous les mécanismes nécessaires à la défense de la profession médicale, de l'exercice de la médecine, des valeurs du professionnalisme médical et de la relation médecin-patient.. On peut le trouver à l'adresse suivante : https://www.cgcom.es/sites/default/files/u183/np_ley_eutanasia_cgcom_18_12_2020.pdf

9) Le rapport du CBI (Comité espagnol de bioéthique) peut être lu dans : http://assets.comitedebioetica.es/files/documentacion/Informe%20CBE%20final%20vida%20y%20la%20atencion%20en%20el%20proceso%20de%20morir.pdf.

10) La déclaration de la société espagnole de psychiatrie peut être lue dans : http://www.sepsiq.org/file/Grupos%20de%20trabajo/SEP-Posicionamiento%20Eutanasia%20y%20enfermedad%20mental-2021-02-03(1).pdf

11) Les déclarations très fermes de la Société espagnole de soins se trouvent, pour ne citer que les deux plus récentes, dans : 

– https://aecpal.secpal.com/Sobre-la-eutanasia-y-la-dignidad-al-final-de-la-vida

– https://www.secpal.com/Comunicado-de-SECPAL-y-AECPAL-sobre-la-Proposicion-de-Ley-Organica-de-Regulacion-de-la-Eutanasia.

12) La déclaration commune officielle des associations madrilènes de pharmaciens, de dentistes et de médecins est disponible à l'adresse suivante https://www.icomem.es/comunicacion/noticias/3640/Declaracion-oficial-contra-el-Proyecto-de-Ley-de-Eutanasia-de-los-Colegios-de-Farmaceuticos-Odontologos-y-Medicos-de-Madrid

13) Il existe des centaines d'interviews, de livres et d'articles écrits par des médecins sur la signification pour la médecine du fait qu'un médecin doive provoquer la mort ou aider au suicide de son patient si celui-ci le lui demande. Pour citer une étude réalisée par un médecin, adressée à des médecins, particulièrement précieuse pour sa concision, sa clarté et les qualifications de son auteur, lire G. Herranz, Los médicos y la eutanasia, qui peut être trouvé à l'adresse suivante : http://www.muertedigna.org/textos/euta29.html

14) En ce qui concerne la position catholique sur l'euthanasie, il est important de ne pas oublier que la Conférence épiscopale espagnole (et de nombreux évêques dans leur magistère ordinaire) a publié plusieurs déclarations fortes sur le sujet. Ils peuvent être trouvés dans :

– https://www.conferenciaepiscopal.es/podcast/la-vida-es-un-don-la-eutanasia-un-fracaso/ou sa version texte sous le titre La vie est un cadeauqui peut être lu à l'adresse suivante https://www.conferenciaepiscopal.es/interesa/eutanasia/iglesia-frente-eutanasia/

– https://www.conferenciaepiscopal.es/podcast/sobre-la-aprobacion-de-la-ley-de-eutanasia-palabras-de-mons-arguello/

15) Comme on le sait, les principaux documents officiels de l'Église catholique sur l'euthanasie, publiés par la Congrégation pour la doctrine de la foi, sont la déclaration Iura et bonaet la Charte Prime Samaritanusqui peut être lu à l'adresse suivante

http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19800505_euthanasia_sp.html

https://press.vatican.va/content/salastampa/es/bollettino/pubblico/2020/09/22/carta.html

16) Pour donner une référence du magistère universel et solennel sur l'euthanasie, il est nécessaire de mentionner le texte de Saint Jean Paul II de l'Encyclique Evangelium vitae, n. 65.

17) Les lecteurs trouveront dans la Charte Prime SamaritanusL'ouvrage est divisé en dix sections portant sur la prise de décision éthique dans un large éventail de situations cliniques (contextes pédiatriques, état végétatif, arrêt des thérapies, etc.) Il présentera un intérêt particulier pour les médecins.

18) Pour faciliter la consultation, une partie du texte de la Charte est fournie ci-dessous. Prime SamaritanusChapitre V : Même lorsque la guérison est impossible ou improbable, l'accompagnement médical et infirmier (soins des fonctions essentielles du corps), psychologique et spirituel, est un devoir incontournable, car il constituerait sinon un abandon inhumain du malade. (.../...) Reconnaître l'impossibilité de la guérison dans la proche éventualité de la mort ne signifie pas pour autant la fin du travail médical et infirmier. Exercer sa responsabilité à l'égard de la personne malade, c'est lui assurer des soins jusqu'à la fin : "guérir si possible, soigner toujours". Cette intention de toujours prendre soin de la personne malade offre le critère d'évaluation des différentes actions à entreprendre dans la situation de maladie "incurable" ; incurable, en effet, n'est jamais synonyme d'"incurable". Le regard contemplatif nous invite à élargir la notion de soin.

(19) L'admissibilité morale de la sédation est, comme on le sait, inscrite dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Prime SamaritanusV, n. 7.

20) Comme bibliographie générale supplémentaire, nous suggérons ce qui suit :

I. Carrasco de Paula, voix Euthanasiedans Conseil pontifical pour la famille, Lexique (termes ambigus et contestés sur la famille, la vie et les questions éthiques)Palabra 2004, p. 359-366.

M. Martínez-Selles, L'euthanasie. Une analyse à la lumière de la science et de l'anthropologie.Rialp, Madrid 2019, 98 pages.

C. Centeno, L'euthanasie, par la loi, en Espagne : tout est clair ?sur https://theconversation.com/eutanasia-por-ley-en-espana-esta-todo-claro-152908

C. Centeno, Je veux une société qui protège les faibles et soulage les malades.sur https://eldebatedehoy.es/noticia/entrevista/08/02/2021/carlos-centeno-eutanasia/#:~:text=Quiero%20una%20sociedad%20en%20la,enfermo%20se%20le%20ofrezca%20alivio.&text=Estoy%20a%20favor%20de%20la,que%20viven%20todos%20los%20dem%C3%A1s.

AA.VV., Donner la vie en fin de vie : 20 écrits pour la réflexiondans Cuadernos de Bioética (téléchargeable sur : http://aebioetica.org/eutanasia-y-etica.html)

Aceprensa, Experts de l'ONU : le handicap n'est pas un motif d'euthanasiesur https://www.aceprensa.com/el-observatorio/expertos-de-la-onu-la-discapacidad-no-es-motivo-para-aplicar-la-eutanasia/

E. García Sánchez, L'autonomie du patient comme justification morale de l'euthanasie. Analyse de son instrumentalisation et de sa perversiondans : https://www.bioeticaweb.com/wp-content/uploads/eutanasia_vs_autonomia.pdf

R. Sánchez Barragán, L'objection de conscience à l'euthanasie : une analyse biolégale,en : http://revistas.usat.edu.pe/index.php/apuntes/article/view/398/843

L'auteurJuan Carlos García Vicente

Prêtre, Docteur en théologie morale, Docteur en théologie morale

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