Vatican

Pape François : "J'irais voir Poutine s'il ouvrait la porte... nous devons arrêter le feu des armes".

Le pape François a une fois de plus exprimé sa préoccupation quant à ce qui se passe en Ukraine. Dans une interview accordée aux médias italiens, il a déclaré qu'avant de se rendre à Kiev, il devrait se rendre à Moscou et rencontrer Poutine "s'il lui ouvrait la porte".

Giovanni Tridente-3 mai 2022-Temps de lecture : 3 minutes
Le pape et Poutine

2022 Catholic News Service / Conférence des évêques catholiques des États-Unis.

Traduction de l'article en allemand

Il ne se passe pas un jour sans que le pape François n'appelle à la fin de la guerre. Depuis le début du conflit en Ukraine, c'est une préoccupation constante, exprimée dans chaque rencontre publique, des audiences avec les fidèles aux célébrations de Pâques en passant par l'Angélus et le Regina Caeli depuis la fenêtre de la place Saint-Pierre.

Le dernier appel public remonte à dimanche dernier, lorsqu'il a avoué "souffrir et pleurer" à la pensée de la souffrance de la population ukrainienne épuisée par plus de deux mois de bombardements.

Il nous a ensuite invités à offrir le chapelet quotidien, surtout en ce mois de mai dédié à la Vierge, pour la paix. Face à la "régression macabre de l'humanité" - comme le Pape a défini ce qui se passe - on se demande, en effet, si nous recherchons vraiment la paix et voulons éviter "l'escalade militaire et verbale continue".

"Je vous en supplie, ne cédez pas à la logique de la violence, à la spirale perverse des armes. Ne cédez pas à la logique de la violence, à la spirale perverse des armes.

Inquiétude et découragement

Dans une interview avec le rédacteur en chef et le rédacteur adjoint du journal italien Corriere della SeraLe pape François a de nouveau montré son inquiétude et son découragement face à ce qui se passe, sans cacher une veine de pessimisme, comme l'ont dit ses interlocuteurs.

Il a ensuite fait savoir, alors que tous les efforts diplomatiques sont déployés pour parvenir à un "cessez-le-feu" immédiat, qu'il avait proposé de se rendre à Moscou quelques semaines après le début du conflit, mais qu'il n'avait pas reçu de réponse. Mais il est amer parce qu'il ne voit aucun moyen d'arrêter "tant de brutalité" : "Nous avons vécu la même chose il y a 25 ans avec le Rwanda", déclare sans détour le souverain pontife, comparant le conflit en Ukraine au génocide africain.

Le commerce des armes est un scandale

Interrogé sur le bien-fondé de l'envoi d'armes en Ukraine, le pape a répondu : "Je ne peux pas répondre, je suis trop loin, à la question de savoir s'il est juste d'approvisionner les Ukrainiens. Ce qui est clair, c'est que des armes sont testées dans ce pays". Il a ajouté : "C'est pour cela que les guerres ont lieu : pour tester les armes que nous avons produites. C'est ce qui s'est passé pendant la guerre civile espagnole avant la Seconde Guerre mondiale.

Il répète donc, comme il l'a fait en de nombreuses autres occasions, que "le commerce des armes est un scandale" et qu'il y a très peu de personnes qui s'y opposent.

J'irais voir Poutine...

Il précise ensuite l'idée de sa visite à Kiev, où il a de toute façon envoyé plusieurs fois le cardinal Czerny (Dicastère pour la promotion du service du développement humain intégral) et l'aumônier Krajewski comme représentants, et dit que pour l'instant il préfère d'abord aller à Moscou : " Je dois d'abord rencontrer Poutine. Mais je suis aussi un prêtre, que puis-je faire ? Je fais ce que je peux. Si Poutine ouvrait la porte...".

La réunion en ligne avec Kirill...

Quant à la rencontre avec le patriarche Kirill, chef de l'Église orthodoxe russe, il a révélé avoir passé les vingt premières minutes à lire une série de "justifications de la guerre" de son interlocuteur : "Je l'ai écouté et j'ai dit : je ne comprends rien de tout cela. Frère, nous ne sommes pas des clercs de l'État, nous ne pouvons pas utiliser le langage de la politique, mais le langage de Jésus... nous devons chercher des voies de paix, arrêter le feu des armes".

Opération du genou

Le pape subira aujourd'hui une petite opération au genou, une infiltration, pour venir à bout d'une douleur qui l'oblige à éviter tout mouvement depuis plusieurs semaines. Il semble qu'il ait un ligament déchiré : "Il faut un peu de douleur, un peu d'humiliation...".

Bulletin d'information La Brújula Laissez-nous votre adresse e-mail et recevez chaque semaine les dernières nouvelles traitées d'un point de vue catholique.
Bannières publicitaires
Bannières publicitaires