Espagne

"L'Église catholique est une grande inconnue pour beaucoup de nos concitoyens".

Le président de la Conférence épiscopale espagnole, le cardinal Juan José Omella, a ouvert les sessions de la 119e Assemblée plénière des évêques espagnols, soulignant dans son discours des questions telles que la sécularisation, la culture de l'annulation et l'importance de revitaliser la famille.

Maria José Atienza-25 avril 2022-Temps de lecture : 5 minutes
assemblée plénière 119

L'archevêque de Barcelone et président de la CEE, Mgr Juan José Omella, a ouvert la réunion de tous les évêques espagnols qui se tient du 25 au 29 avril au siège de la Conférence à Madrid.

Dans son discours inaugural, Mgr Omella a souligné la situation en Ukraine, deux mois après le début de l'invasion par la Russie. A cet égard, il a souligné que le Pape "n'a pas ménagé ses mots pour décrire "un massacre insensé dans lequel chaque jour se répètent des ravages et des atrocités" et le rappel que "toute justification "religieuse" de cette guerre est absurde". La tâche des églises et des communautés religieuses au milieu de cette tragédie devrait contribuer à accélérer la réalisation de la paix, fondée sur la justice, la vérité et le pardon". Omella a voulu souligner l'action exemplaire que l'Eglise, à travers ses institutions et ses fidèles, mène pour accueillir et prendre soin des millions de personnes déplacées par cette guerre, sans oublier la nécessité d'une "action plus coordonnée entre tous les acteurs publics et privés".

Les défis auxquels l'Église espagnole est confrontée aujourd'hui

En dehors de l'idée de faire de l'Espagne une nation catholique, l'archevêque de Barcelone a souligné qu'"actuellement, l'Église catholique est une grande inconnue pour beaucoup de nos concitoyens". 

Cette méconnaissance est accentuée par l'image qui, à de nombreuses reprises, est donnée d'elle dans les médias, pour laquelle le président de la CEE a tenu à rappeler que "l'Eglise n'a pas d'intérêts économiques, géostratégiques ou idéologiques particuliers".

Dans cette méconnaissance, voire cette méfiance, la question des abus sexuels sur mineurs par certains membres de l'Église a peut-être été l'un des tournants vécus dans nos communautés. Le président de la CEE a mis en avant l'audit indépendant de la gestion des cas d'abus sexuels au sein de l'Église catholique en Espagne, réalisé par le cabinet d'avocats Cremades & Calvo-Sotelo et qu'il traitera "tous les cas documentés à ce jour et ceux qui pourraient survenir tant dans ce bureau que dans les bureaux diocésains pendant la durée de l'étude".

En outre, Mme Omella a souligné que "l'Église a la possibilité d'œuvrer pour que de tels abus ne se répètent pas et de mettre au jour cette nouvelle forme d'esclavage mondial qui n'est pas abordée".

Famille et liberté

Un autre des thèmes sur lesquels l'Église "joue ses cartes" aujourd'hui est celui de la famille, et le président de la CEE n'a pas voulu manquer l'occasion de rappeler que "la famille, en tant que société naturelle de base, n'est donc pas une fonction de la société et de l'État, mais que la société et l'État sont au service de la famille pour qu'elle puisse accomplir sa propre mission d'éducation de ses enfants". Il s'agit d'une allusion claire aux législations et aux initiatives qui cherchent, de la part de l'État, à envahir les compétences des pères et des mères actuels, ainsi qu'à d'autres visant l'élimination de la vie, que ce soit dans la période de gestation ou face à la vieillesse ou à la maladie.

Il a également fait référence à la restriction de "la liberté religieuse dans des domaines tels que la liberté d'expression, la limitation de la manifestation publique de sa propre croyance" et a également fait appel à l'exercice nécessaire et juste de l'objection de conscience comme "garantie d'une véritable coexistence, car elle permet un espace sûr pour tous contre toute tentative d'abus de pouvoir ou d'imposition de l'opinion majoritaire".  

Omella a explicitement signalé quatre points qui "font l'objet de frictions avec le modus vivendi des idéologies actuellement dominantes", qu'il a résumés comme suit

-la vision catholique de l'être humain

-la moralité sexuelle,

-L'identité et la mission des femmes dans la société,

-et la défense de la famille formée par le mariage entre un homme et une femme. 

A ce stade, Omella a appelé au respect des différents agents sociaux et politiques, car "on peut penser différemment sans avoir à être attaqué".

Nécessité de l'unité et non de la polarisation

L'appel au dialogue, à l'unité et à l'abandon du sectarisme a été un thème constant dans les différents points du discours d'ouverture d'Omella. Ce n'est pas un hasard si le Président de la CEE a souligné que "notre époque appelle une plus grande solidarité de tous, ainsi qu'une plus grande cohésion sociale et politique qui nous éloigne du fratricisme et de la polarisation idéologique ou politique". un contexte économique et social sérieux L'Espagne traverse une période difficile : "onze millions de personnes en Espagne souffrent de pauvreté et six millions d'entre elles de grande pauvreté. Près de trois millions de jeunes, âgés de 16 à 34 ans, souffrent de problèmes de travail et de logement".

Mme Omella a souligné la nécessité d'un véritable travail de la part des institutions gouvernementales, affirmant qu'"il est clair que les querelles entre politiciens font beaucoup de mal. Il existe un mécontentement social lié au manque d'accords entre les principaux partis et à l'incapacité de collaborer pour promouvoir le bien commun des citoyens".

Synode et mission

Comme il ne pouvait en être autrement, le processus du synode a été très présent dans le discours d'ouverture de cette Assemblée plénière. Un processus dans lequel l'Église "redécouvre le chemin de la synodalité, qui n'est pas celui des majorités simples de voix, mais le chemin plus lent, mais plus sûr et plus ferme du consensus" et toujours orienté vers la mission évangélisatrice de l'Église, dans lequel l'archevêque de Barcelone a voulu souligner la participation des laïcs.

"Les laïcs qui, selon leur propre vocation à être dans le monde, sont appelés aujourd'hui à humaniser le monde et à montrer la beauté de la foi dans tous les milieux", a déclaré Omella, qui a voulu rappeler que cette vocation missionnaire n'est possible "qu'en restant dans le lien vivant avec le Christ dans le corps de son Église".

L'ordre du jour de ces journées

Comme d'habitude, l'Assemblée plénière recevra des informations sur les activités des différentes commissions épiscopales. Parmi les sujets qui seront abordés, il y aura l'état de la phase diocésaine du Synode des évêques. Les initiatives lancées pour traiter la situation actuelle des réfugiés ukrainiens en Espagne ou différents aspects de la Pèlerinage européen de la jeunesse (PEJ). Le projet du nouveau service de pastorale des vocations de la Conférence épiscopale espagnole sera également présenté.

En outre, l'état d'avancement d'un projet de document sur la coresponsabilité pour le soutien de l'Église sera discuté. Secrétariat pour le soutien de l'Eglise.

Nominations et élections

Au cours de ces journées, les évêques membres de l'Assemblée plénière ont rencontré le Président de la Commission épiscopale pour l'évangélisation, la catéchèse et le catéchuménat, ainsi que le Président de la Sous-Commission épiscopale pour les relations interconfessionnelles.

En outre, l'élection de l'évêque délégué de la Conférence épiscopale espagnole pour la COMECE (Commission des Conférences épiscopales de l'Union européenne) aura lieu. L'élection du Grand Chancelier de l'Université pontificale de Salamanque est également prévue, ainsi que l'élection d'un nouveau membre du Conseil de l'économie.

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