Vatican

"Le travail est essentiel dans la vie humaine et constitue la voie de la sanctification".

Le pape François a réfléchi au travail de saint Joseph et à la façon dont Jésus a appris le même métier de son père. Selon lui, le travail ne sert pas "seulement à gagner correctement sa vie", mais est avant tout "un chemin de sanctification".

David Fernández Alonso-12 janvier 2022-Temps de lecture : 3 minutes
audience pape francisco travail san jose

Photo : ©2021 Catholic News Service / Conférence des évêques catholiques des États-Unis.

"Les évangélistes Matthieu et Marc définissent Joseph comme un "charpentier" ou un "menuisier". Nous avons entendu récemment que les habitants de Nazareth, en écoutant Jésus parler, se demandaient : "N'est-ce pas le fils du charpentier ? Mc 6,3). Jésus a exercé la fonction de son père". C'est ainsi que le Saint Père François a commencé sa catéchèse le mercredi 12 janvier dans la salle Paul VI.

Le Pape a réfléchi sur la fonction de Joseph : "Le terme grec tektonutilisé pour indiquer le travail de Joseph, a été traduit de diverses manières. Les Pères latins de l'Église l'ont rendu par "charpentier". Mais n'oublions pas que dans la Palestine de l'époque de Jésus, le bois était utilisé non seulement pour fabriquer des charrues et divers types de meubles, mais aussi pour construire des maisons, qui avaient des fenêtres en bois et des toits en terrasse faits de poutres reliées entre elles par des branches et de la terre.

" Par conséquent, " charpentier " ou " menuisier " était une qualification générique, indiquant à la fois les artisans du bois et les travailleurs engagés dans des activités liées à la construction. Il s'agissait d'un métier plutôt difficile, car il fallait travailler avec des matériaux lourds comme le bois, la pierre et le fer. D'un point de vue économique, elle n'assurait pas de grands profits, comme on peut le déduire du fait que Marie et Joseph, lorsqu'ils ont présenté Jésus au Temple, n'ont offert qu'une paire de tourterelles ou de pigeons (cfr. Lc 2,24), comme la Loi l'a prescrit pour les pauvres (cfr. Lv 12,8)".

Le pape François pendant l'audience générale dans la salle Paul VI au Vatican, le 12 janvier 2022. (Photo CNS/Paul Haring)

En ce qui concerne l'adolescent Jésus, le pape dit que, par conséquent, "il a appris ce métier de son père. C'est pourquoi, lorsqu'à l'âge adulte il a commencé à prêcher, ses compatriotes étonnés se sont demandés : "Où cet homme a-t-il trouvé cette sagesse et ces miracles ?Mt 13,54), et ils ont été scandalisés à cause de lui (cf. v. 57)".

" Ces informations biographiques sur Joseph et Jésus " ont fait penser au Pape, a-t-il dit, " à tous les travailleurs du monde, en particulier à ceux qui font un travail pénible dans les mines et dans certaines usines ; à ceux qui sont exploités par le travail au noir ; aux victimes du travail ; aux enfants qui sont forcés de travailler et à ceux qui fouillent dans les décharges à la recherche d'un objet utile à échanger... Mais je pense aussi à ceux qui sont sans travail ; à ceux dont la dignité est blessée à juste titre parce qu'ils ne trouvent pas de travail. De nombreux jeunes, de nombreux pères et de nombreuses mères vivent le drame de ne pas avoir un emploi qui leur permette de vivre sereinement. Et souvent, la recherche devient si dramatique qu'elle les conduit au point de perdre tout espoir et tout désir de vivre. En ces temps de pandémie, de nombreuses personnes ont perdu leur emploi et certaines, écrasées par une charge insupportable, sont allées jusqu'à mettre fin à leurs jours. Aujourd'hui, je voudrais me souvenir de chacun d'entre eux et de leurs familles.

Le travail, a souligné le Saint-Père, "est une composante essentielle de la vie humaine, et aussi du chemin de sanctification. C'est aussi un lieu où l'on s'expérimente, où l'on se sent utile, où l'on apprend la grande leçon du concret, qui permet d'éviter que la vie spirituelle ne devienne du spiritisme. Mais malheureusement, le travail est souvent l'otage de l'injustice sociale et, au lieu d'être un moyen d'humanisation, il devient une périphérie existentielle. Je me demande souvent : dans quel esprit accomplissons-nous notre travail quotidien, comment affrontons-nous la fatigue, considérons-nous notre activité comme liée uniquement à notre destin ou aussi à celui des autres ? En fait, le travail est un moyen d'exprimer notre personnalité, qui est par nature relationnelle".

"Il est beau", conclut François, "de penser que Jésus lui-même a travaillé et qu'il a appris cet art de saint Joseph. Aujourd'hui, nous devons nous demander ce que nous pouvons faire pour récupérer la valeur du travail ; et quelle contribution, en tant qu'Église, nous pouvons apporter pour qu'il soit sauvé de la logique du simple profit et puisse être vécu comme un droit et un devoir fondamental de la personne, qui exprime et augmente sa dignité".

Le Pape a souhaité prier avec les personnes présentes la prière que saint Paul VI a élevée à saint Joseph le 1er mai 1969 :

"Oh, Saint Joseph,
saint patron de l'Église,
toi qui, avec le Verbe incarné
tu travaillais tous les jours pour gagner ton pain,
trouver en Lui la force de vivre et de travailler ;
vous qui avez ressenti l'inquiétude du lendemain,
l'amertume de la pauvreté, la précarité du travail ;
vous qui montrez aujourd'hui l'exemple de votre figure,
humble devant les hommes,
mais très grand devant Dieu,
protège les travailleurs dans leur dure existence quotidienne,
les défendre contre le découragement,
de la révolte négationniste,
et de la tentation de l'hédonisme ;
et préserve la paix dans le monde,
cette paix qui seule peut garantir le développement des peuples. Amen
"

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