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Les voix de l'âge d'or espagnol

Carmelo Guillén recommande la lecture de Les voix de l'âge d'or espagnolpar José Ignacio Peláez Albendea.

Carmelo Guillén-3 mars 2022-Temps de lecture : 3 minutes
Quevedo

Le Siècle d'or espagnol est une période historique à laquelle je reviens toujours, avant tout parce que, à pratiquement tous les niveaux, il me fournit le canon de la meilleure activité artistique de l'histoire de l'Espagne dans toutes ses disciplines. Relire Cervantès, Sainte Thérèse, Saint Juan de la Cruz, ou le créateur même du nouvel art de faire des comédies (je fais logiquement référence à Lope de Vega) est toujours un plaisir pour l'esprit et, dans mon cas, une passion. Si l'on ajoute à ces figures littéraires celles d'autres grands intellectuels universitaires comme Francisco de Vitoria, ou ses disciples, Domingo de Soto ou Melchor Cano, mon enthousiasme devient encore plus grand. Nous pourrions continuer à citer d'autres grands auteurs comme Garcilaso de la Vega, Fray Luis de León, Saint Ignace de Loyola, Quevedo, Góngora ou Calderón de la Barca... autant de figures qui ont ébloui par leur courage et leur lucidité professionnels. 

Livre

TitreLes voix de l'âge d'or espagnol
AuteurJosé Ignacio Peláez Albendea
Pages: 409
Editorial: Rialp
Ville: Madrid
Année: 2021

Avec une grande intention, José Ignacio Peláez, le compilateur de ce splendide ouvrage, a écrit Les voix de l'âge d'or espagnol. Son idée principale est que l'exemple de la vie et de l'œuvre des personnages sélectionnés : "des hommes de foi chrétienne - nous dit-il - qui ont su faire de leur foi une culture plus humaine" (p. 396) peut servir de contrefaçon pour les lecteurs du XXIe siècle ; un objectif sur lequel il réitère finalement comme synthèse de son livre : "En bref : nous avons le défi de montrer à nos contemporains la beauté de la foi chrétienne avec notre vie, avec notre exemple et nos paroles, et avec notre amitié sincère, parce que la foi donne des réponses à toutes les questions qui troublent le cœur de l'homme" (p. 396).

Avec un échantillonnage rigoureux de chaque auteur sélectionné, Peláez s'acquitte de sa tâche en présentant d'abord les biographies respectives de chacun d'eux, puis en donnant à la fois un résumé admirable de leur œuvre écrite et en choisissant les fragments qui lui semblent les plus révélateurs. Et, lorsqu'il le juge opportun, il met à jour l'orthographe. 

Sans aucun doute, nous sommes en présence d'une étude consciencieuse et didactique, a posterioriCe livre doit être utilisé comme un ouvrage de référence, c'est-à-dire comme l'un de ceux auxquels il est pratique de revenir de temps en temps. Peláez lui-même le dit très clairement dans son introduction : "Ce livre propose au lecteur une brève approche de certains des grands écrivains des XVIe et XVIIe siècles espagnols (...), dans le but d'éveiller le désir de les relire chez un public qui en a déjà entendu parler. J'essaierai ici de leur ouvrir une fenêtre sur ces grands écrivains et de les encourager à les relire directement". Quoi qu'il en soit, la prose agile, compréhensible et illustrée de Peláez atteint son objectif : que le lecteur - du moins cela m'est arrivé - soit inséré dans la diachronie de chaque personnage, dont les épisodes les plus pertinents de sa vie sont minutieusement retracés, afin que le lecteur puisse tirer le meilleur parti de la lecture.

À certaines occasions, le compilateur lui-même établit même un lien entre certaines des figures étudiées et d'autres du XXe siècle. Il le fait, par exemple, en mettant en relation Garcilaso de la Vega avec l'héritage qu'il a laissé aux poètes de la génération dite de 36, comme Luis Rosales ou Dionisio Ridruejo (p. 37) ou d'autres après la guerre civile espagnole, comme José García Nieto (p. 37), tout en expliquant ses influences spécifiques : "Parmi nos professeurs, note Peláez, beaucoup ont étudié l'œuvre de Garcilaso en détail. Je voudrais souligner quelques références de l'un d'entre eux [Dámaso Alonso] : son sens du rythme dans les hendécasyllabes (...), avec des accents sur la sixième et la dixième syllabe ou des accents sur la quatrième, la huitième et la dixième syllabe, qui marquent les mots les plus représentatifs du vers (...) ; par exemple, de l'Eclogue III (j'ai mis en gras les mots les plus significatifs et où ils sont accentués)" (p. 37)" (p. 37). En bref, il s'agit d'un livre bienveillant, pédagogique, formateur, qui, étonnamment, vise à faire de nous de meilleures personnes et, au final, nous incite à des actes plus héroïques dans notre propre vie quotidienne. Un livre à savourer, à apprendre, à garder en mémoire, un de ceux qui font des lecteurs.

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